Buse variable
Buteo buteo - Common Buzzard
Systématique
-
Ordre:
Accipitriformes
-
Famille:
Accipitridés
-
Genre:
Buteo
-
Espèce:
buteo
Descripteur
Biométrie
- Taille: 57 cm
- Envergure: 113 à 128 cm.
- Poids: 625 à 1364 g
Longévité
25 ans
Distribution
Description de la famille
Les Accipitridés sont une famille de rapaces diurnes présente sur tous les continents, excepté l'Antarctique. Leur taille va de petite à grande.
Ils ont en commun :
- un dimorphisme sexuel, le mâle étant plus petit que la femelle,
- une vision binoculaire importante, permettant un repérag... lire la suite
Identification
La Buse variable, comme son nom l'indique, a un plumage extrêmement variable. Cela peut aller d'un blanc presque pur à un brun sombre quasi uniforme, avec tous les intermédiaires possibles et imaginables. C'est très déroutant pour un ornithologue débutant. Mais heureusement, dans la majorité des cas, l'oiseau est d'un brun moyen avec des caractéristiques spécifiques que je vais décrire, mais il faut bien avoir en tête que les variantes sont nombreuses. Il est admis que les oiseaux du nord de l'aire sont plus pâles que ceux du sud.
La silhouette est massive, particulièrement chez la femelle, plus grande et plus robuste que le mâle. La pointe des ailes fermées atteint à peu près l'extrêmité de la queue. La tête est assez grosse, faisant paraître le cou engoncé dans les épaules.
Le plumage adulte se caractérise par une relative uniformité des parties supérieures. Les tectrices et les couvertures alaires sont brunes, sans bordure marquée et souvent avec un trait sombre le long du rachis. Les rémiges sont, pour ce qu'on en voit sur l'aile fermée, d'un brun plus sombre, presque noirâtre quelquefois. La tête présente souvent un sourcil pâle et une sorte de moustache brune oblique sous l'œil. En moyenne, les parties inférieures se présentent comme suit. La gorge est blanche, striée de brun, et le haut de la poitrine brun tacheté de blanc formant plastron. Sous le plastron, un bandeau pectoral blanc plus ou moins taché de brun est nettement perceptible. Le ventre est brun, plus sombre et moins taché que la poitrine, souvent plus clair en son centre. Les culottes sont brunes elles aussi, plutôt unies à l'extérieur et d'aspect barré vers l'intérieur. La teinte de fond de la queue est pâle, blanchâtre à beige clair, mais les rectrices sont nettement barrées de brun, ce qui la fait paraître assez sombre. D'habitude, elle est un peu plus pâle à la base qu'à son extrémité. Cela vient du fait que les barres des rectrices sont plus étroites à la base et que la queue se termine par une large barre brune. L'iris est brun-noisette. Le bec est noir avec la cire bien jaune portant les narines arrondies. Les pattes (pied et tarse) sont du même jaune que la cire.
Le plumage juvénile est plus clair et moins uniforme que celui de l'adulte. Les plumes de couverture sont ourlées de clair et donnent au dessus un aspect écailleux. L'iris est jaune pâle et la cire est d'un jaune moins vif.
Au vol, la silhouette de la Buse variable est assez typique. C'est l'aspect compact qui frappe. La tête est grosse et sans cou apparent. Les ailes sont moyennement longues, moins que chez d'autres buses, larges sur toute leur longueur et terminées par 5 doigts noirs bien visibles. La queue est assez courte, moins longue que la largeur de l'aile dans une proportion de 0,8 environ.
Le dessous de l'aile est contrasté. Les couvertures sous-alaires brunes contrastent fortement avec les rémiges très pâles, blanchâtres et comme lustrées, même chez les oiseaux sombres. Chez ces derniers, c'est la main la zone la plus pâle. Les rémiges et les rectrices sont barrées régulièrement de brun. Chez l'adulte, rémiges et rectrices sont largement terminées de brun, ce qui donne un bord de fuite sombre bien net aux ailes et à la queue et qui n'est pas le cas chez le jeune oiseau. Ce dernier apparaît aussi plus svelte, plus pâle, souvent avec une virgule sombre au poignet chez les sujets les plus clairs.
En vue de dessus, il faut noter l'uniformité du plumage, en particulier sans zone vraiment plus pâle au niveau de la main, ce qui la distingue d'autres buses. Les sus-caudales sont en général la partie la plus claire dessus.
Indications subspécifiques 6 sous-espèces
- Buteo buteo buteo (Europe e to Finland, Romania and Turkey)
- Buteo buteo rothschildi ()
- Buteo buteo insularum (Canary Is. and Azores)
- Buteo buteo pojana (Corsica, Sardinia, Sicily, c and s Italy)
- Buteo buteo menetriesi (e Turkey through the Caucasus to n Iran)
- Buteo buteo vulpinus (n and e Europe, c Asia)
Noms étrangers
- Common Buzzard,
- Busardo ratonero,
- águia-de-asa-redonda,
- Mäusebussard,
- egerészölyv,
- Buizerd,
- Poiana,
- ormvråk,
- Musvåk,
- myšiak hôrny,
- káně lesní,
- Musvåge,
- hiirihaukka,
- Bruinjakkalsvoël,
- aligot comú,
- Músvákur,
- myszołów (zwyczajny),
- peļu klijāns,
- kanja,
- Канюк,
- Elang buteo,
- ヨーロッパノスリ,
- 欧亚鵟,
- เหยี่ยวทะเลทรายตะวันตก,
- 普通鵟〔歐亞鵟〕,
Voix chant et cris
Le cri habituel de la Buse variable est un miaulement plaintif de 2 secondes environ, un "kiiaaaahh" puissant, de tonalité élevée mais dont l'intonation a tendance à baisser à la fin. L'oiseau l'émet le plus fréquemment en vol, mais également au posé. Ce cri est imité à la perfection par le Geai des chênes sans qu'on en connaisse la raison. Ce cri de base est largement modulé suivant les circonstances et prend diverses significations. En cas de danger, il est puissant et sert d'alarme sonore. Ce peut être un simple cri de contact entre individus. Il sert également à la défense territoriale.
Il y a bien sûr d'autres cris dont des cris intimes du couple au nid, par exemple des sifflements. La femelle sollicite la copulation par des "siak siak siak" répétés. Les juvéniles hors du nid quémandent bruyamment leur nourriture pendant des semaines avec des cris similaires au cri d'appel, mais à tonalité plus élevée et plus insistants, au point que ça peut en devenir lancinant.
Habitat
La Buse variable est avant tout un oiseau forestier. Il a besoin des arbres pour la nidification. Mais plutôt que la forêt compacte, il apprécie les marges des zones forestières, les écotones, les lisières et clairières, les petits boisements et bosquets, les prés-bois en altitude, les ripisylves, voire les haies arborées, les plantations équiennes, etc.
Les milieux ouverts servent à l'alimentation. La buse recherche avant tout les petits rongeurs tels que les campagnols des cultures qu'elle chasse à l'affût depuis un perchoir élevé ou alors en vol sur place lorsque le temps s'y prête.
Comportement traits de caractère
La Buse variable est un rapace assez placide, plutôt farouche comme la majorité des rapaces, mais ne cherchant pas vraiment à se cacher, contrairement aux Accipiter par exemple. Dérangée, elle s'envole calmement en piaulant.
Il est assez facile de la voir perchée en bord de route sur un perchoir, arbre, poteau, piquet, à l'affût des rongeurs, nombreux sur les talus de la voirie, et ceci en toutes saisons. En effet, la majorité des buses d'Europe tempérée sont sédentaires et occupent leurs territoires toute l'année. Les jeunes oiseaux en revanche sont mobiles et recherchent des territoires vacants à occuper, mais sans grands déplacements. Au contraire, les buses du cœur du continent eurasiatique au climat continental sont de grandes migratrices, allant passer la mauvaise saison jusqu'au sud du continent africain. C'est le cas de la sous-espèce dite Buse des steppes.
La buse est un planeur hors pair qui sait utiliser avec efficacité sa grande surface portante. Elle peut planer de longs moments sans battre des ailes, à la seule force de ses muscles abaisseurs, utilisant au mieux les courants ascendants. Sa silhouette, ailes légèrement relevées en V, est alors typique.
De par son régime alimentaire à base de rongeurs, la buse est un auxiliaire précieux des agriculteurs, au même titre que le Renard roux par exemple. Et pourtant, comme tous les rapaces, elle a été classée nuisible très longtemps et à ce titre détruite systématiquement. Et ceci en vertu de déprédations supposées sur les populations de certains gibiers de repeuplement comme la perdrix ou le faisan, prédation très certainement exagérée par une certaine catégorie de la population et conséquence logique de l'inadaptation aux milieux naturels des gibiers d'élevage. Ce n'est que depuis la loi de protection de 1972 qu'elle a été retirée de la liste des nuisibles et même protégée officiellement, ce qui n'empêche pas des actes de braconnage à son encontre, encore de nos jours, mais en toute discrétion.
Le nombres de buses en hiver sur un territoire est une bonne indication sur le niveau des populations du Campagnol des champs, sa proie favorite. Les jours qui suivent des intempéries, surtout à la mauvaise saison, ou alors juste après la fonte de la neige, on peut voir les buses posées à même le sol des prairies ou des cultures, arpentant le terrain à la recherche des lombrics dont elles font grosse consommation à l'occasion. Scène classique après ces déambulations au sol dans la végétation humide, les buses se perchent en évidence, ailes écartées et pendantes, afin de sécher leur plumage dans le vent. Le soir à la nuit tombante, toutes regagnent le couvert forestier où elles passeront la nuit.
Les Buses variables ne sont pas grégaires comme peuvent l'être les milans. Elles ne forment pas de dortoirs nocturnes collectifs. Seule une abondance locale de nourriture peut entraîner des rassemblements, et ce en dehors de la saison de reproduction. On peut ainsi observer occasionnellement une dizaine de buses, ou même plus, dans un seul champ, chassant les vers et/ou les campagnols.
Il est possible que les couples soient unis pour la vie.
Vol
La Buse variable pratique deux vols, le battu et le plané. Le vol battu est typique avec des battements rapides et comme frappés, de faible amplitude.
Le vol plané est pratiqué très fréquemment, pour la surveillance du territoire, le passage d'une zone de chasse à l'autre et bien sûr les déplacements longue distance des migrateurs. Il commence toujours par une phase ascensionnelle, à la faveur d'une pompe par exemple ou d'une ascendance géographique. Une fois atteinte l'altitude souhaitée, l'oiseau se laisse glisser dans la direction choisie en perdant de l'altitude, et le manège recommencera plus loin, dès que possible. Ce vol nécessite de bonnes conditions atmosphériques.
Alimentationmode et régime
La Buse variable se nourrit essentiellement de micro-mammifères, majoritairement de campagnols en Europe.
Reproduction nidification
La période de reproduction commence dès la fin de l'hiver en Europe tempérée, à fin février. À ce moment, on assiste par beau temps à des parades nuptiales aériennes spectaculaires, faites de piqués et ressources ponctués de piaulements caractéristiques, d'accrochages par les serres, de piqués vers le nid. Toutes ces manifestations resserrent les liens du couple en vue de la reproduction. Très vite, en mars, suivront la recharge de l'aire (le nid des rapaces) et les accouplements.
La Buse variable est arboricole pour la nidification. La nidification a toujours lieu en milieu arboré, mais à proximité des zones de chasse, prairies et cultures.
Le femelle pond 2 à 4 œufs à deux jours d'intervalle. Elle les incubera environ 35 jours, le mâle ne faisant que la relayer quand elle quitte le nid pour se dégourdir. Le rôle du mâle est avant tout d'assurer le ravitaillement de la femelle. Les jeunes séjourneront au nid près de deux mois avant de bien voler et ils resteront sous la dépendance des parents pendant encore deux mois supplémentaires. Tous comptes faits, la reproduction aura nécessité un investissement de près de 6 mois pour les adultes.
Distribution
La Buse variable occupe une vaste aire de reproduction qui s'étend de l'Atlantique à la Sibérie centrale aux latitudes tempérées et boréales. Des sous-espèces particulières habitent les différents archipels de l'Atlantique oriental (des Açores au nord au Cap-Vert au sud). C'est en Scandinavie que l'aire monte le plus haut en latitude. Au sud, elle n'atteint pas le continent africain ni le Moyen-Orient. Plus à l'est, l'espèce habite le Caucase, l'Elbrouz iranien et le Tien Chan.
Les populations occidentales sont sédentaires tandis que la sous-espèce vulpinus de l'est est une grande migratrice dont les membres vont passer l'hiver boréal sur le continent africain qu'ils gagnent par la voie orientale (Bosphore et Caucase, puis Israël). L'aire d'hivernage est dans le sud-est africain, Afrique du Sud incluse.
Menaces - protection
Statut de conservation IUCN
mineure
à l'état sauvage
menacé
évalué
La Buse variable est une espèce commune, souvent le rapace diurne le plus commun sur un territoire comportant forêts et espaces ouverts. Elle n'est pas menacée. En France, sa population a connu une croissance à la suite de la protection légale accordée aux rapaces en 1972. Le programme STOC montre une stabilité depuis la fin des année 1980. Ailleurs en Europe, la buse est en forte augmentation. On peut donc se poser la question : pourquoi pas en France également ?
Références utilisées
- Les rapaces diurnes et nocturnes d'Europe, M. Cuisin, P. Geroudet
- HBW Alive,
- xeno-canto, Sharing bird sounds from around the world,
- IOC World Bird List (v14.2), Gill, F and D Donsker (Eds). 2024-04-18.
Autres références utiles
- Birdlife
- Avibase
- IUCN Red List Buse variable du site Pouyo et les oiseaux
- Accipitriformes
- Aegotheliformes
- Ansériformes
- Apodiformes
- Aptérygiformes
- Bucérotiformes
- Caprimulgiformes
- Cariamiformes
- Casuariiformes
- Charadriiformes
- Ciconiiformes
- Coliiformes
- Columbiformes
- Coraciiformes
- Cuculiformes
- Eurypygiformes
- Falconiformes
- Galliformes
- Gaviiformes
- Gruiformes
- Leptosomiformes
- Mesitornithiformes
- Musophagiformes
- Nyctibiiformes
- Opisthocomiformes
- Otidiformes
- Passériformes
- Pélécaniformes
- Phaethontiformes
- Phoenicoptériformes
- Piciformes
- Podargiformes
- Podicipédiformes
- Procellariiformes
- Psittaciformes
- Pterocliformes
- Rhéiformes
- Sphénisciformes
- Steatornithiformes
- Strigiformes
- Struthioniformes
- Suliformes
- Tinamiformes
- Trogoniformes